Il a été LE marcheur français des années 80 et 90. 16 ans après avoir raccroché, Martial Fesselier a changé de métier mais pas de passion. De Séoul à Hérouville, un fil directeur : l'amour du sport.
Portrait
9 octobre 1961. Naissance de Martial Fesselier à Rennes.
Eté 1984. Premiers Jeux olympiques à Los Angeles.
2008. Création d'Ex Aequo, agence d'événementiel dans le domaine sportif.
« Impossible de savoir que j'ai été athlète de haut niveau quand on entre chez moi. Tous mes maillots sont dans un carton. » L'homme qui parle n'est pas un inconnu. Douze fois champion de France de marche à pied, quatre Jeux olympiques au compteur dont trois sous les couleurs du Caen-Athletic Club, le palmarès de Martial Fesselier impressionne. Si l'ancien athlète aime toujours le sport, il refuse de tomber dans la nostalgie. « J'ai gardé beaucoup d'amis : Stéphane Diagana, Jean Galfione... Mais ma carrière est derrière moi, il ne faut pas s'attarder sur le passé. »
De Séoul à Atlanta, 4 JO
Martial Fessellier accepte tout de même de revenir sur ses années olympiques. Les JO ? « Un rêve inaccessible étant petit, alors en disputer quatre... », raconte-t-il, rêveur. Le marcheur garde un souvenir particulier de ses premiers jeux, à Los Angeles. « J'ai traversé la compétition avec des yeux de gamin, je n'avais que 23 ans ! » se remémore-t-il. La suite est plus mitigée. Les Jeux de Séoul, en 1988, lui laissent « une impression paradoxale. Je bats mon record personnel et dans n'importe quels JO, je suis médaillé d'or avec le temps réalisé. » Hélas, Martial Fesselier n'arrive cette année-là que 16e. Un regret d'autant plus fort que « c'étaient les Jeux du dopage et plusieurs de mes concurrents n'étaient pas nets ». Rebelote à Barcelone, 4 ans plus tard. « Je suis alors n°4 mondial et je n'arrive que 17e ». Sa chance est passée. Atlanta, en 1996, lui laisse un souvenir amer. « Les Jeux Coca-Cola, de l'argent roi », regrette-t-il.
La passion avant l'argent
Au lendemain d'Atlanta, Martial Fesselier met fin à sa carrière sans émotion particulière, à 35 ans.« J'avais planifié ma retraite sportive dès 1992. » Vient l'heure de la reconversion. Notre homme devient responsable du secteur jeunesse et sports à la mairie de Mondeville. « Douze années extraordinaires », sourit-il.
2008 : Martial Fesselier entame une 3e carrière. Il crée avec un ami l'agence Ex-Aequo, spécialisée dans l'événementiel sportif et située à Hérouville-Saint-Clair. « Les jeunes aujourd'hui parlent argent avant de parler passion. L'argent ne doit pas être un objectif, mais une conséquence. C'est le message que nous voulons faire passer », clame-t-il. Pour l'heure, Martial Fesselier s'apprête à suivre les JO devant sa télé. « J'ai été sollicité par France Télévisions pour être consultant mais je préfère prendre du recul. » Un conseil pour Yohann Diniz, l'un des favoris tricolores de la marche à pied ? « Physiquement, c'est une perle. Maintenant, il faut qu'il court avec sa tête ». Indispensable pour obtenir une première médaille d'or française dans la discipline. Le seul rêve manquant au palmarès de Martial Fesselier.